DU VIETNAM À L’UKRAINE
___________________ Anh Kiet Tran _ Ingénieur retraité
La guerre en Ukraine avec ses destructions a révolté la conscience humaine. Elle ne peut s’expliquer que par l’ambition démesurée d’un despote sanguinaire bercé par l’illusion de pouvoir reconquérir les anciennes terres de l’Empire soviétique. Face au drame ukrainien, la diaspora vietnamienne à travers le Canada s’est mobilisée massivement pour une contribution financière à la Croix rouge, en aide aux réfugiés ukrainiens.
C’est une affinité naturelle entre réfugiés d’il y a 47 ans et ceux d’aujourd’hui bien que la cause soit différente, les uns fuient les atrocités de la guerre, les autres, celles du régime communiste. De plus, allergique avec le communisme qui a causé douleur et désespoir au peuple vietnamien, la diaspora vietnamienne voit en Poutine l’image exécrable d’un ancien agent du KGB, organe répressif de l’ex-URSS communiste, destructeur de l’espérance de liberté humaine.
En même temps, nous constatons avec amertume que l’opinion mondiale est unanime avec raison dans la défense de la cause ukrainienne alors qu’avec la guerre du Vietnam, elle était fortement polarisée face à l’agression communiste contre le Sud-Vietnam, peut-être à causse de la lassitude d’une longue guerre coûteuse en ressources et en vies humaines, qui soulève le mouvement anti-guerre fortement infectée par la propagande communiste jusqu’à devenir l’allié de l’agresseur.
La conséquence néfaste ne tarda pas à venir : les Américains ont coupé toutes munitions à leur allié, le Sud-Vietnam, précipitant la chute de Saigon le 30 avril 1975. L’agresseur a remporté la victoire, déclenchant une vague de réfugiés de la mer, les Boat people. Plus de 200.000 d’entre eux ont péri sous les vagues de l’Océan Pacifique.
Le monde libre, hésitant au début, a finalement ouvert ses bras pour accueillir les réfugiés qui constituent aujourd’hui une diaspora de plus de 2 millions d’âmes dans le monde dont 200.000 au Canada.
Le courage et l’héroïsme des Ukrainiens forcent l’admiration, surtout pour les derniers combattants de Marioupol. Les Sud-Vietnamiens en 1975 ont eu eux aussi des héros animés du plus haut point du sens de l’honneur en défense d’une noble cause.
Cinq généraux du Sud Vietnam se sont suicidés après la chute de Saigon, un cas exceptionnel dans l’histoire militaire du monde.
À l’approche du 30 Avril, jour de deuil pour la diaspora vietnamienne, jour du parcours vers la liberté reconnu par le Canada, nous commémorons la mort de nos cinq généraux, en même temps que celle des naufragés de l’Océan Pacifique.
À cette occasion, nous faisons une revue des réalisations du régime communiste après 47 ans de prise de pouvoir. Le résultat est lamentable : un maigre PIB per capita (PPP) de 8.651 US$ en comparaison avec 98.523$ de Singapour, 59.238$ de Hongkong, 50.500$ de Taïwan, 43.124$ de la Corée du Sud, 27.887$ de la Malaisie.
Les dragons d’Asie ont bien décollé à l’exception du Vietnam agonisant sous le joug communiste.
Cette piètre performance économique s’explique sans peine. Les communistes vietnamiens ont passé 36 ans dans le Nord et 15 ans dans le Sud à appauvrir le pays en adoptant stupidement une économie étatique socialiste avant de se convertir à l’économie de marché à l’exemple des Chinois.
À côté du sous-développement économique, c’est une dictature sanguinaire où tant d’innocents meurent dans les postes de police, croupissent à long terme en prison et une société rongée par une corruption endémique dont les bénéficiaires sont les dignitaires communistes, du plus petit au plus grand et de père en fils.
